« Le métier de croque-mort n’a aucun avenir. Les clients ne sont pas fidèles. » - Léon-Paul Fargue - Poète français

Connaissez-vous l’origine du mot croque-mort  ?

La recherche dans les textes en vieux français, permet de trouver la réponse.

Dans les temps anciens, pour s’assurer qu’une personne était bien décédée, l’usage voulait que la personne en charge de cette vérification, le croque-mort donc, mordait violemment un des doigts de pied de la victime (en général le gros orteil ou parfois le talon)… si rien ne se passait, l’issue était fatale et la mise en terre inéluctable.

C’est donc de là que vient cette expression : croquer le mort ...

Cette fonction de croque-mort, qui était en fait une vraie charge, se transmettait de père en fils depuis la nuit des temps, un peu comme les bourreaux ...

Or il arriva une première catastrophe : le dernier croque-mort, bien qu’ayant eu de nombreux enfants, n’eut aucun garçon. Sa fille aînée reprit donc sa charge, après réunion et aval favorable du conseil des sages compétent dans ce type de question.

Et seconde catastrophe, la première victime qu’elle eut à traiter avait une grave maladie, qui l’avait conduite à être amputée des deux pieds. Pire encore, la gangrène l’avait en partie gagnée et on lui avait coupée les deux jambes jusqu’à hauteur des cuisses.

La jeune fille examina la situation et mordit donc avec précaution le premier membre inférieur qu’elle put trouver.

Ce fut à cette époque et dans ces circonstances, très précisément, qu’on passa de l’expression “croque-mort” à “pompe funèbre”.

A quoi tient l’évolution de la langue !

Mais, que sont donc devenus ces petits métiers ?

Comme l’a chanté l’ami Brassens : « Mais où sont les funérailles d’antan ? »

D’ailleurs, on ne parle plus de croque-mort à propos de celui qui mordait le pouce du pied du mort pour s’assurer que ce pauvre hère avait bien avalé son acte de naissance ! Non, on le parfume aujourd’hui du doux nom de thanatothérapeute - textuellement : celui qui soigne les morts.

Et où est-il le rémouleur de notre enfance , celui que l’on voit encore sur les cartes postales. Lorsque cet aiguiseur de couteaux passait en ville, tout le monde descendait dans la rue avec tout ce qui pouvait trancher, couper, scier, afin que tout cela tranchât, coupât, sciât mieux après ...

On pourrait continuer encore et encore cette liste de métiers, de nobles métiers ...