Tous les événements de notre vie, qu’ils soient heureux ou malheureux, s’inscrivent dans notre corps...

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Une thérapeute corporelle propose à chacun de décrypter son histoire pour se libérer de ses raideurs.
Un voyage de réconciliation...

 Le corps a son langage !

Le corps n’est jamais neutre.
Il possède une mémoire et inscrit de manière imperceptible les moindres de nos gestes, de nos pensées.

Bavard, le corps humain parle de notre intimité, de notre enfance, des efforts déployés pour grandir, pour s’imposer.
Il peut témoigner de traumatismes collectifs, inconscients ou non, comme de névroses ou d’accidents de parcours propres à chacun.

On présente tous des blocages qui s’analysent comme autant de verrous et traduisent un passé qui n’ a pas toujours été mis en mots. Sommes-nous pour autant condamnés à vivre avec ce corps blessé, témoin de notre baromètre émotionnel ?

Les liens entre notre physique et nos émotions passent par la respiration, véritable porte d’entrée privilégiée : quand on ressent une forte angoisse, une peur intense, la respiration se met en suspens, le corps se rétracte, se contracte. Les tensions s’expriment alors dans le dos, la nuque ou le ventre.

Ainsi, quelques exercices basés sur la respiration, les mouvements lents, permettent une meilleure connaissance de ses failles et de ses points d’appui, pour retrouver mobilité et bien-être.

Et une bonne nouvelle : on se sent vite plus légère, comme libérée d’un poids.
La paix avec soi-même semble possible...

De quelle silhouette vous sentez-vous la plus proche ?

Notre corps peut ressembler à l’une de ces trois figures :

  • le corps soldat,
  • le corps sirène et
  • le corps corseté.

A certains moments de la vie, selon les événements et les émotions, on se sent plus proche de l’un ou de l’autre.
Réfléchissez à la silhouette qui vous correspond le mieux et lancez-vous.

 Le corps soldat

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  • Sa silhouette : le corps se présente comme tendu vers l’action, le mouvement. La colonne vertébrale est rigide, les coudes déployés, la poitrine gonflée, les genoux bloqués.
  • Sa maxime : « Moi tout seul ! ».
    Le soldat s’impose des défis permanents dans un monde qu’il perçoit comme l’arène d’un combat.
  • Ses points forts : chez les hommes, les épaules développées témoignent de la virilité. Les femmes peuvent apparaître comme des athlètes en puissance, avec des muscles bien dessinés. Ce sont des corps qui se tiennent et ne plient pas.
  • Ses points faibles : l’absence de souplesse provoque douleurs musculaires et problèmes de dos. La respiration est parfois laborieuse : à force de vouloir conserver l’air, le soldat se retrouve à bout de souffle !
  • Ce qui s’est joué ici : comme pour les autres types de corps, tout a commencé par le regard, celui des parents et de la mère. L’enfant se redresse, grandit, acquiert de la hauteur, mais on lui en a demandé beaucoup, sans doute trop. Le rythme imposé a été suivi coûte que coûte, mais a entraîné hyperactivité et contraction.
  • Sa figure géométrique : c’est le carré parfait, rien ne dépasse !
  • Les activités physiques qui lui font du bien : celles qui demandent une forte décharge en énergie comme le tennis, le jogging, la boxe, le volley, le basket, l’aérobic.

Les exercices qui l’aident à s’assouplir, à s’arrondir, à se détendre...

  • Jambes pliées légèrement écartées et pieds au sol, mains sous la tête et coudes vers le plafond. Inspirez et expirez sur 4 temps. Montez lentement la tête, regard vers le nombril, sans écarter les coudes. Répétez 10 fois, sans forcer, en amenant progressivement le corps un peu plus loin.
  • Jambes allongées et serrées, pieds calés sous un fauteuil, bras tendus au-dessus de la tête, biceps aux oreilles et mains jointes, les yeux fixés au plafond (sans faire de double menton). Inspirez et expirez sur 4 temps. Bras en avant, remontez lentement la colonne vertébrale en l’enroulant, vertèbre par vertèbre, jusqu’à atteindre la position assise. Inspirez, expirez, et redescendez. Recommencez 10 fois.

 Le corps sirène

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  • Sa silhouette : le corps ondule dans un mouvement sensuel. Le bassin est souple, la tête souvent sur le côté, à l’affût des regards. C’est le corps de Betty Boop, tout en sensualité et en courbes.
  • Sa maxime : « Moi d’abord. ».
    La sirène protège sa bulle d’intimité et défend un périmètre à ne pas franchir.
  • Ses points forts : la sirène se sent à l’aise avec les autres, se montre volontiers extravertie et gaie.
  • Ses points faibles : comme dans la mythologie grecque, la sirène, figure aérienne, a des pattes d’oiseau (et non une queue de poisson !) et donc des appuis fragiles. Elle marche d’ailleurs volontiers sur ses pointes et souffre souvent des chevilles, des pieds.
  • Ce qui s’est joué ici : ce corps-là parle d’un manque ou d’un excès. Peut-être, petite fille, n’a-t-elle pas été assez encouragée ou, au contraire, s’est-elle sentie manipulée, objet d’enjeux d’adultes qui la dépassaient ? Sous ses apparences de séductrice se cache en tout cas une fragilité profonde.
  • Sa figure géométrique : le trapèze, promesse de sensualité !
  • Les activités physiques qui lui font du bien : celles qui étirent, qui allient souplesse et côté aérien, comme la gym au sol, le stretching, la natation synchronisée, le cheval, le flamenco, le deltaplane.

Les exercices qui permettent de l’étirer, de l’ouvrir, de l’assouplir...

  • Jambe gauche étendue au sol, jambe droite tendue vers le ciel, bras en croix. Inspirez, expirez. Ecartez la jambe droite vers la droite jusqu’au sol, puis revenez. Inspirez, expirez. Recommencez 10 fois, puis changez de jambe.
  • Les deux jambes pliées en grenouille, genoux vers la poitrine, les pieds relâchés vers le bas, allongez les jambes vers l’extérieur, en tendant délicatement les genoux, et repliez tout doucement. Inspirez, expirez. Recommencez 10 fois.

 Le corps corseté

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  • Sa silhouette : mélange du soldat et de la sirène, ce type présente un buste rigide, comme emprisonné, et un bas du corps au contraire très délié. Souvent le haut est plus étroit que les hanches.
  • Sa maxime : « Et moi, et moi... ».
    La corsetée hésite entre l’envie de se montrer, d’être acceptée, et celle de s’exprimer librement.
  • Ses points forts : la souplesse du bas du corps permet des mouvements amples et libres. Et pourtant...
  • Ses points faibles : il s’agit d’un corps du « toujours moins ». La respiration, hésitante, provoque douleurs et asphyxie. Les genoux, trop souples, semblent peiner à soutenir le haut.
  • Ce qui s’est joué ici : ce corps est parti à la conquête d’un monde jugé peu sûr et se redresse ou s’affaisse selon les circonstances. Les relations avec les autres, souvent compliquées, sont exacerbées par une sensibilité à fleur de peau !
  • Sa figure géométrique : le triangle. Le corseté est pris entre deux feux : la rectitude et ses propres désirs.
  • Les activités qui lui font du bien : le yoga, le tai-chi, la danse du ventre, la natation, le stretching.

Les exercices qui le tonifient et qui renforcent le bas...

  • Jambes pliées et pieds au sol, bras le long du corps légèrement écartés, coudes ne touchant pas terre. Inspirez et soufflez. Levez le bassin en déroulant la colonne et revenez doucement. Inspirez en cambrant le bassin. Expirez. Recommencez 10 fois.
  • Bras le long du corps, légèrement écartés, inspirez et expirez, puis lancez une jambe vers le nez et revenez doucement. Inspirez, expirez. Recommencez 10 fois, puis changez de jambe.

 Cinq conseils avant de commencer...

— 1. Pour tous les exercices, débutez en position couchée sur le dos.
— 2. Respirez toujours par le nez : inspirez sur 4 temps (en écartant bien les narines) et expirez sur 4 temps (comme si vous vous mouchiez).
— 3. Essayez l’un des exercices proposés une fois par jour, au moment qui vous convient le mieux.
— 4. Restez à l’écoute de vos sensations. On conseille de répéter les postures 10 fois mais, si vous êtes fatiguée, 7 ou 8 fois suffisent.
— 5. Ne vous affolez pas si vous tremblez un peu après ces exercices. C’est fréquent, et cela signifie que le corps retrouve de sa mobilité. Il lâche ainsi quelque chose de son histoire, de ses émotions, de ses retenues.

P.-S.

D’après une intervention de Rosalie Evelyn, thérapeute corporelle, auteur de « Histoire de vie, histoire de corps » aux éditions Odile Jacob.