Il y a trois critères pour savoir si une personne qui nous intéresse de loin peut devenir celle que l’on va aimer... et un certain nombre de réactions chimiques en jeu !

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Ah l’amour !
C’est l’un des sujets les plus discutés depuis tout temps.
Psychologues, sociologues, ethnologues, sexologues et scientifiques l’étudient sous toutes ses coutures ; les artistes s’en inspirent depuis toujours sans en épuiser la source et le commun des mortels en fait une quête quasi perpétuelle.

Que ce passe-t-il donc quand on tombe amoureux ?
Jusqu’à maintenant les recherches permettent de penser que le hasard existe peu lorsque tous les ingrédients sont présents.
Et qu’avant tout, ça se passe... dans la tête !

 Les 3 critères de l’Amour

Il y a trois critères pour savoir si une personne qui nous intéresse de loin peut devenir celle que l’on va aimer...

Bien sûr, ce n’est pas infaillible, et certes cela ne garantit pas que l’on vieillira ensemble, mais ces signes indiquent que l’on peut sans doute avoir une histoire à deux qui sera marquée à la fois par la passion et la douceur.

  • En premier lieu, il ne faut pas se raconter d’histoires sur l’attirance que l’on ressent pour l’autre.

    Le trouve-t-on vraiment attirant ? A-t-on envie de le regarder, de le toucher, d’être à ses côtés ? Ou bien a-t-il un défaut qui nous saute aux yeux constamment et nous gêne ?
    Un sourire qui nous paraît faux, des gestes brusques...
    Ou même sa manière de manger...
    L’attirance n’est pas l’amour, certes, mais c’est un solide début pour donner sa chance à l’histoire.
  • Ensuite, il faut pousser plus loin l’exigence.

    Aime-t-on le contact de sa peau, le goût de son corps, et, surtout, son odeur ? C’est essentiel, parce qu’elle ne changera pas !
    On peut se mentir sur sa réaction physique à l’odeur d’un partenaire, mais, en amour, ça nous rattrape toujours.
    Il y a d’ailleurs une étude qui montrait que, chez certaines mites qui forment un couple durant presque toute leur vie, l’odorat est si puissant qu’elles peuvent repérer la présence de leur partenaire à une distance équivalente à celle entre Paris et Avignon...
    S’il nous reste ne serait-ce qu’un vestige de cet appareillage olfactif dans nos cerveaux d’Homo sapiens, il faut bien croire qu’il ne faille pas prendre l’odeur de l’autre à la légère !
  • Et enfin, bien sûr, il y a l’échange.

    C’est l’échange émotionnel qui compte. Nous, les primates, notre nourriture affective, c’est le contact intime avec l’autre.
    Chez les singes, pour manifester son intérêt et partager l’intimité, on se cherche mutuellement les poux. Chez les humains, ce même élan se manifeste différemment, mais c’est tout aussi important.
    Ainsi, lorsque l’on rencontre un partenaire possible, il faut faire attention à deux choses :
    - Vous pose-t-il des questions sur vous ?
    - Et quand vous lui répondez, écoute-t-il vraiment vos réponses ?
    Au fond, prend-il, ou prend-elle, plaisir à vous comprendre, à vous rencontrer et à vous découvrir ?

On aimerait penser que c’est surtout cette dernière clef qui ouvre sur l’amour, mais la science a probablement raison aussi, et il ne faut sans doute pas négliger les réflexes plus profonds de notre cerveau animal... très sensible aux odeurs !

 Quand les sentiments ont une odeur...

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  • Comment expliquer le sentiment de sécurité qui nous envahit lorsque nous respirons l’odeur sucrée d’un nourrisson ?
  • Pourquoi les effluves de la sueur des hommes font-elles le bonheur des femmes ?
  • Et pourquoi la senteur des femmes, lorsqu’elles sont réglées, attire-t-elle les hommes ?
  • Saviez-vous que lorsque Noël approche, avec ses fragrances de sapin et ses fumets de dinde, même les solitaires les plus endurcis ressentent l’appel du foyer ?
  • Que les spermatozoïdes, grâce à leurs récepteurs olfactifs, réussissent à trouver leur chemin jusqu’à l’ovule ?
  • Que tous les régimes totalitaires, pour pister les dissidents, consignent leurs traces odoriférantes ?
  • Et que le parfum du muguet est un puissant aphrodisiaque ?

L’amour aurait-il une odeur ?

Les sensations olfactives, en tout cas, contribueraient fortement à la réussite d’une relation amoureuse. Ou à son échec. Difficile de s’aimer sans pouvoir « se sentir », c’est une évidence. En couple, il faut savoir se parler, c’est sûr, mais ce n’est pas suffisant.

Ces informations capiteuses, on les doit à un ouvrage publié par les très sérieuses éditions du CNRS.
Ainsi apprend-on que l’ovule doit libérer tout un bouquet d’odeurs afin d’attirer les spermatozoïdes.
Un parfum de muguet le ferait même redoubler de vitesse et d’énergie, facilitant ainsi la fécondation.
La délicate fée clochette, surnommée « lily of the valley » en anglais, ne serait pas seulement un symbole de chance et de bonheur ; elle aurait un effet excitant et aphrodisiaque. Heinrich Heine en a chanté les louanges. « L’odeur du muguet brise la glace de l’hiver et celle du cœur », écrivit-il.

La ruse de Dame Nature...

Selon une autre étude, neuf hommes sur dix trouvent l’odeur des femmes très séduisante, voire envoûtante, pendant leur ovulation.

Une ruse de Dame Nature ? Sans nul doute selon les psychologues Singh et Bronstad, car « les chances de reproduction des hommes dépendent essentiellement de leur capacité à trouver des femmes fertiles ».

Les femmes qui prennent la pilule et donc n’ovulent pas produiraient moins de signaux chimiques tandis qu’à l’inverse, les femmes qui ovulent dégageraient une odeur plus excitante pour les hommes. La pilule pourrait ainsi causer un brouillage dans les relations amoureuses. Elle ne tromperait pas seulement le nez des hommes, mais aussi celui des femmes, dont les goûts olfactifs pourraient changer. Le philtre d’amour ne serait plus le même.

Le parfum aurait-il un avant-goût de paradis ?

Quelques heures seulement après sa naissance, un bébé peut distinguer l’odeur de sa mère parmi d’autres. Et un sentiment de paix et de bonheur envahit les adultes lorsqu’ils respirent l’odeur d’un nourrisson.

« Il est des parfums frais comme des chairs d’enfant », écrivit Baudelaire de façon sublime. Odeur de rosée, suavité céleste, indicible pureté.

Les odeurs ont la vie dure, plus dure que les souvenirs.

Elles s’incrustent dans les tréfonds de notre cerveau.
Quand Noël approche avec ses odeurs de sapin, de bougies, d’épices et ses fumets de bonne chère, même les solitaires les plus endurcis ressentent l’appel du foyer familial.

« Des goûts et des couleurs... », dit l’adage populaire. On pourrait ajouter « ... et des odeurs ! ».

 En conclusion

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Peur, dégoût, rejet, désir, excitation, détente, tristesse, joie : venues de notre passé le plus archaïque, les odeurs ne cessent de jouer avec notre psychologie.
Mais qu’il s’agisse de gastronomie ou d’oenologie, de spiritualité ou d’érotisme, d’artisanat ou d’industrie, elles rendent compte aussi de notre culture et de notre sociabilité.

À la croisée de la biologie, de l’anthropologie et de l’enquête historique, la chimie de l’amour nous apprend, entre autres, que le nez participe de notre cerveau émotionnel, qu’il est bien un organe essentiel de notre humanité, et que nous disposons d’un flair exceptionnel pour vivre...

Pour poursuivre votre investigation sur les sentiments amoureux, il est conseillé de lire cet article : Je t’aime, tu m’aimes, on sème....